Cette newsletter n’est pas là pour te donner des leçons.
Au contraire, je tente toujours d’être détendu face aux réflexions de la vie sans que tu te prennes une trombe de reproches alors que t’es devant ton ordi à manger un pain au lait (j’adore ça).
Depuis quelques semaines, j’ai un sujet qui tourne dans ma petit tête.
J’adore les fringues, tu le sais je pense depuis qu’on se connaît.
Mais j’adore aussi les animaux.
À vrai dire, je les aime tant que j’ai du mal à comprendre comment on peut leur faire du mal.
Et c’est indirectement ce que je fais.
Et vas-y la raclette et les barbecues en été. Et une bonne viande en lors d’un bon dîner franchouillard comme on les aime avec un verre de vin ?
Oh et que serait ma vie sans un putain de steak dans un burger du dimanche soir quand t’es calé dans ton canap.
Pour avoir toute cette viande, des animaux doivent être élevés (et leur vie est destinée à être bouffés par nous les humains, devant Koh Lanta).
Bref, je fais arrêter là les exemples, mais j’ai décidé d’arrêter de consommer de la viande (par conscience animal, chacun ses combats), tout en étant le plus nuancé possible et le moins radical pour éviter de revenir en arrière à la moindre occasion.
Mais je n’ai eu que quelques secondes après cette décision pour qu’une nouvelle réflexion me vienne :
Et pour le vêtement alors ? Comment je fais ?
Bah ouais, c’est bien beau de se dire que je ne vais plus bouffer de viande, mais les animaux qui sont là pour fabriquer mes chaussures, ma maroquinerie et mes pulls, comment je fais ?
Un système trop flou
“Oui, mais bon le cuir utilisé par les tanneries est récupéré des abattoirs qui les tuent pour leur viande”
Alors.
Ça, c’est ce que je pensais.
Moi naïf que je suis avec mes œillères devant les yeux là (ouais je sais ça n’a aucun sens mais c’est chez moi ici okay).
“Sans l’industrie du lait et de la viande, le cuir n’existerait pas” disent souvent les fabricants de chaussures.
Alors, oui et non.
En faisant mes petites recherches et en consultant quelques amis bien placés, on remarque que le flou est plus qu’artistique.
Je ne parle pas de traçabilité ici hein. Tu peux avoir un cuir très bien tracé, qui sort d’abattoirs “respectueux” de l’animal. Enfin qui suit les normes plutôt.
Personnellement c’est cette phrase qui me dérange.
Est-ce que les fabricants de chaussures ne se cachent pas derrière la viande et le lait (un peu comme moi je le pensais en fait) pour profiter pleinement de cuir de qualité ?
Il faut se dire qu’économiquement, on ne connait pas les accords entre les tanneries et les abattoirs. Personne ne communique dessus.
L’enjeu est ECONOMIQUE. Ça arrange tout le monde.
C’est un triptyque assez équilibré entre viande / lait / cuir.
Dire que le cuir n’existerait pas sans l’industrie de la viande est donc faux.
Il serait juste perçu différemment.
Surveiller les labels, mais c’est galère
Pour la laine, c’est très facile de savoir si l’animal a souffert ou non pour te donner chaud en hiver.
Il suffit de regarder si cette laine est labellisée (Mulesing Free ou encore RWS - qui englobe le mulesing free).
Le truc qui me dérange moins avec la laine, c’est que l’animal est encore en vie après t’avoir offert gentiment la douce laine.
Même s’il n’a pas besoin de nous pour vivre une vie complètement heureuse à gambader dans ses prés et se faire bouffer par un loup.
Le truc, c’est que dans le cuir, beh y a rien.
Je n’ai jamais vu un label qui assure le bien être animal (ce qui est normal parce qu’il est mort). Il y a simplement des labels qui assurent certains types de tannages comme le végétal (sans utilisation de métaux lourds, pas ouf pour notre santé).
On fait donc confiance aux tanneries de qualité qui tracent les peaux qu’ils achètent. En effet la Tannerie Dupuy par exemple achète principalement ses peaux en France. Dans les normes françaises donc.
En revanche, si tu achètes un sac chez Paul Marius fabriqué en Inde, tu peux avoir plus de doutes sur les techniques de traitement et d’abattage de l’animal.
Le choix entre la qualité et la médiocrité
Après en avoir parlé par story sur Instagram hier, un pote vegan m’a justement envoyé ce message :
Si tu choisis de ne plus te fournir en vêtements issus de production animale, il sera très compliqué de parler de vêtements de qualité.
En effet, je ne vais pas te faire un cours sur les matières naturelles, mais les plus efficaces sont souvent animales.
L’industrie textile n’est pas encore assez avancée pour te proposer des alternatives valables, c’est à dire qui vont te durer au moins aussi longtemps que le cuir et être aussi efficace que la laine par exemple.
D’ailleurs si tu veux suivre Flo, il a un très bon podcast et une superbe newsletter.
S’écouter avant tout
Personellement, j’en suis à un stade où je me pose juste les questions. J’ai toujours limité ma consommation de vêtements, animal ou non, même avec le métier que je fais.
J’adore les chaussures en cuir, je vais continuer d’en acheter et d’en vendre. Mais il n’est pas dit que ça change. Tout évolue et il faut avant tout s’écouter.
Pas mal de mes potes se rassurent en achetant que des pulls ou du cuir de seconde main (un peu comme la fast fashion). Ils se disent “puisque c’est là autant en profiter”.
Evidemment il n’y a pas de bonnes solutions, surtout pour nous amoureux du vêtement, mais j’avais envie de poser cette réflexion qui me frappe depuis quelque temps maintenant.
N’hésite pas à me donner ton ressenti, je suis sûr qu’il sera bon, peu importe ce que tu penses.
Belle fin de semaine,
Luca