Pourquoi c'était mieux avant ?
Coucou,
J’ai décidé de resortir cette newsletter (une des premières en 2020) qui est vraiment d’actualité aujourd’hui.
Je reçois beaucoup de questions à ce propos je me dis qu’une piqûre de rappel ne ferait pas de mal :)
Est-ce que les vêtements sont de meilleure qualité aujourd’hui ?
Quand on y pense, ce serait logique qu’un vêtement soit de meilleure qualité par rapport à des vêtements vieux de 100 ans.
En effet, l’évolution industrielle et technologique a permis des avancées considérables dans beaucoup de domaines comme l'automobile, l'aviation, la communication, l'informatique, les chips au paprika... bref, la liste est longue.
Mais est-ce qu’on peut dire que le vêtement est concerné ?
Suspens…
Tu as remarqué le costume Tom Ford de M. Hanks ?
Eh bah non, pas vraiment.
Niveau qualité, c’était clairement mieux avant.
Ouais c'est pas très logique mais alors...
pourquoi ?
Les besoins au début du XXe siècle n’étaient clairement pas les mêmes
À l’époque, pour la classe ouvrière (que l’on appelait les cols bleus par opposition aux cols blancs qui représentaient les travailleurs de bureau), il était rare d’acheter un vêtement pour son aspect esthétique.
Les vêtements dits “de travail” prenaient alors une place considérable dans l’investissement des foyers.
Pour te donner une idée, on achetait souvent ses vêtements dans des magasins de fournitures et d’outillage pour qu’ils puissent être résistants pendant les longues journées de travail (souvent manuels) comme pour les week-ends à s'atteler aux tâches domestiques.
Et on n’en changeait pas tous les jours.
À l’époque les hommes n’avaient que deux pantalons ou même parfois qu’une tenue de travail.
Pas besoin d’avoir plus, le vêtement étant une nécessité bien avant que la notion de plaisir n'apparaisse.
Et il devait durer une vie.
C’est d’ailleurs pour cette raison que Levi Strauss et Jacob Davis (les deux fondateurs de Levi’s) ont fait fortune au début du XXe siècle (à l'époque de la ruée vers l’or).
Malins les mecs, ils vendaient des jeans indestructibles grâce à une technique de fabrication nouvelle :
l’intégration des rivets dans les montages de pantalons.
Montés sur une toile rigide, cela rendait les pantalons de travail quasiment indestructibles.
C’était d'ailleurs l’argument de vente numéro 1 pour les deux hommes.
Regardez sur les Levi's d’aujourd’hui, on y trouve toujours des traces de cet argument de vente en béton, sur le patch de la ceinture des Levi’s :
on y voit deux cheveux de trait tentant de déchirer un jean (qui reste intact).
D'ailleurs pour la petite anecdote, le patch a été mis en place pour que les illettrés puissent comprendre la valeur du produit.
Du génie.
Bref, je m’égare, deux vidéos sur Levi’s sont dispo si jamais tu as envie d’aller plus loin.
Tout ça pour dire qu’à l’époque, on n’hésitait pas à INVESTIR dans un vêtement pour qu’il dure, car ils étaient simplement confectionnés à braver vents et marées.
Mais on n'investissait pas dans un vêtement que pour sa durabilité, la mobilité jouait aussi un rôle majeur.
En effet, on ne trouvait pas des vêtements partout.
À la fin du XIXe début XXe, on devait faire parfois des centaines de kilomètres pour se procurer des vêtements.
Le système de distribution n’était clairement pas le même qu’aujourd’hui, chaque achat devait être indispensable car au-delà de son coût élevé pour les revenus de l'époque, son acquisition pouvait prendre jusqu'à des semaines (entre le temps d'y aller, de passer commande, la confection, ah c'était pas du rapide hein).
Plus la population est devenue mobile, plus la distribution a alors évolué : la consommation a augmenté et l'industrie a dû baisser des coûts pour répondre aux nombreux besoins naissants.
En lisant quelques études sur la répartition des dépenses des foyers, entre 1900 et 1990, j’ai pu voir que les dépenses liées au vêtement passent rapidement à la trappe, pour laisser place à la santé, les loisirs, les transports par exemple.
Ayant toujours quand même besoin de s'habiller (pour d'autres raisons), de nombreuses marques ont vu le jour pour s'adapter à ce nouveau mode de vie.
Tout s’explique donc.
Les ateliers de fabrication se sont adaptés aux nouveaux modes de consommation
Il y a de plus en plus de marques, ces marques veulent vendre, logique.
Pour cela, il faut produire plus vite.
Et pour se faire, malheureusement la qualité se voit mettre de côté pour prioriser le style qui aujourd'hui, a longtemps primé.
Voilà pourquoi nous ne connaîtrons jamais plus les standards de qualité d'antan.
Tout simplement, car l’utilisation que l’on en fait aujourd’hui n’est plus la même !
ATTENTION, je ne dis pas que des marques actuelles ne prêtent pas une attention particulière à la qualité, au contraire. Mais les standards ont changés, dus à l'utilisation de nos vêtements.
C'est tout à fait normal.
Si vous souhaitez retrouver des standards de qualité supérieure (je parle surtout de grandes marques comme Levi's), il existe cependant une solution : les friperies et la seconde main en général.
Tu n’as qu’à mettre côte à côte un Levi’s 501 acheté aujourd’hui en centre commercial et un Levi’s 501 de 40 ans pour comprendre.
Levi's 501 fin des années 60
Il n'y a pas besoin d'être un expert pour comprendre à la vue et au toucher que les deux jeans n'ont absolument rien à voir.
Parfois, lorsque j’achète un vêtement en seconde main, j’ai l’impression “cracker le code”.
Je me dis : “mais c’est pas possible, ça coûte aussi peu cher pour un vêtement pareil ?”.
Je suis souvent surpris par la confection de quelques vêtements que je chine à droite à gauche.
C’est une sensation hyper satisfaisante.
J’avais acheté un chino de l’armée française des années 50 sur Vinted : 3 euros.
Comparé à ce qui peut se faire aujourd’hui sur le marché, ça n’a plus rien à voir (j’entends à des prix raisonnables) :
la toile est épaisse, les coutures sont solides, tout est fait pour durer des années.
Et je ne parle pas de la coupe qui est juste géniale.
Donc sur Vinted, tu trouveras des pépites comme ce chino. Pour tout te dire, j’aurais été prêt à mettre 20 à 30 fois le prix de ce que j’ai payé pour acheter cette pièce.
Chino que vous pouvez aussi trouver chez Brut Archives en rework 125 euros.
C’est pour cette raison que parfois je me dis que je “cracke le code”.
Ça me fait plaisir de voir qu’il y a de plus en plus de personnes qui s’intéressent à la seconde main.
Il y a tant de choses à apprendre.
J’écrirai plus de sujets ici ou je tournerai plus de vidéos dans ce sens.
J’espère que tu trouveras ton bonheur en tout cas.
Je suis à fond sur mes collabs de fin d’année, je t’en reparle vite.
J’ai pour projet de relancer la chaîne Youtube sur des formats avec plus de budgets, plus travaillés.
J’espère que ça te plaira :)
Des bisous de septembre,
Luca