La demi-mesure, vraiment utile ?
Quand on pousse la porte d’une boutique de costume en demi-mesure, on se dit qu’on aura quelque chose de spécial.
Quelque chose d’unique, qui nous correspond.
Beh ouais c’est de la demi-mesure, logiquement, on demande ce qu’on veut.
Sur le papier, c’est génial.
Mais dans les faits, c’est vraiment différents.
J’ai encore été déçu il y a peu par une enseigne que j’adore, mais un élément est venu gâcher la fête.
Je vais te raconter.
Pourquoi cette newsletter ?
Loin de moi l’idée de casser du sucre sur une marque ou un humain en particulier. Ce n’est vraiment pas mon genre et je déteste ça.
Sachant que la saison des mariages arrive, il y a quelques pré-requis qui te permettront de ne pas faire d’erreur et de repartir déçu avec un costume qui ne te plait pas.
Aussi, je ne te dirai pas de quel marque il s’agit, même en réponse en privée. C’est mon expérience, qui sera peut-être différente pour toi.
Mon costume solaro, qui ne verra jamais le soleil
Je voulais ça, juste pouvoir me faire kiffer cet été.
C’est ce qu’on appelle du solaro, on le voit souvent sable, mais celui-ci est bleu. Il sort avec de beaux reflets, bref c’est superbe.
Je pousse la porte d’une boutique que je connaissais, mais que je n’avais jamais visité avant.
L’équipe est sympathique, l’accueil est bon et les références de tissus sont nombreuses.
Je te passe les étapes agréables, je me lance dans la confection de mon costume.
Là, le premier signe fort, le preneur de mesure donne trop son avis.
J’aurais dû m’en douter.
Je suis rentré en sachant exactement ce que je voulais, je me disais que ça collait avec l’image de la marque.
Mais cet homme était vraiment trop excité de donner son avis sur un vêtement qu’il ne portera pas.
Mes craintes étaient fortes. Mais j’ai bien insisté pour qu’il ne fasse pas ce qu’il me proposait.
En gros :
J’ai de larges épaules, et buste plus fin. Mais j’aime bien être à l’aise dans mon costume. J’ai pouvoir attraper un truc sans que ma veste ne se déplace entièrement lorsque je tends le bras.
“Oui, mais c’est la tendance”
Me répond-t-il encore une fois, sur le fait de créer une veste ajustée.
Bref, j’insiste, encore une fois. Il acquiesce pour me laisser plus d’espace.
Vient le premier essayage
Devine quoi.
La veste est trop ajustée.
J’écarte un tout le petit peu les bras, la veste s’ouvre comme mon compte en banque lorsque je bois trop.
Je regarde le monsieur en lui disant : “Elle est serré là”
Il me répond, non elle est bien, je vais juste relâcher un peu le dos. En me faisant comprendre qu’il sait ce qu’il fait, car c’est son métier.
J’avais envie de tout casser à ce moment-là, mais je suis resté calme, parce que j’ai un charisme qui s’apparente à une moule / frites. Et ce n’est pas bien de s’énerver contre une personne.
Je le laisse faire ses modifications et reviens plus tard.
En attendant, j’ai pris mes précautions, en cherchant un autre costume en pret-ap pour assurer mes arrières.
Une semaine plus tard
… après ses modifications, je réessaye la veste et pas de surprise, la veste ouvre fortement (au niveau de la poitrine, et mes épaules bien évidemment sont moulées comme les cuisses de Nikos Aliagas dans son jean Saint Laurent.
Je regarde le monsieur, il me dit : “mieux non ?”
Avec beaucoup de bienveillance, je lui réponds que je ne m’imaginais pas avec ce type de veste et que ce n’est pas le style de la maison. Je lui demande alors s’il n’y a pas une erreur sur la prise de mesure, ce qui peut arriver.
Il me répond avec un ton changeant (mauvais) qu’il sait faire son travail et qu’il a fait exactement ce que j’ai demandé. Pour lui, la veste est parfaite.
Dans ces moments-là, les solutions sont rares.
Je décide donc d’user de ma carte qui est le :
“On fait quoi ?”.
Pour ne pas juste accepter le costume et regretter de payer plus de 1000 balles un vêtement que je ne porterai jamais. C’est une question que je pose pour faire comprendre que ce n’est pas à moi de trouver une solution.
Après une longue discussion avec ce monsieur et son collègue qui était son boss.
Il décide de me dire que le costume est en effet trop petit.
Sans ce gars-là, à mon avis, j’aurais dû batailler pour refuser le costume et me faire rembourser.
La morale de cette longue histoire ?
Un costume sur-mesure ne dépend pas juste d’une identité de marque, mais bien de l’humain qui va prendre tes mesures.
Voici quelques points à checker avant de payer quoi que ce soit / engager les premières mesures :
Pose-toi la question : est-ce que je veux des conseils ou je sais exactement ce que je veux ?
Si t’as une vision claire, choisis une enseigne qui respecte ça. T’es pas là pour faire plaisir au vendeur.Observe l’attitude du preneur de mesures.
S’il parle plus que toi, c’est mauvais signe. C’est TON costume, pas le sien.Fais un brief mental (ou écrit) de ce que tu veux.
Et tiens-toi à ça. Sinon tu ressors avec un costume qui ressemble à ton oncle de 2007.Ne te laisse pas intimider par le jargon technique.
“Tendance”, “italien”, “plus moderne” : ça ne veut rien dire. Fais-toi confiance.Sois clair sur le confort.
Un costume trop serré ne deviendra jamais confortable avec le temps. Ce n’est pas une paire de mocassins.Observe la manière dont on te répond.
Si dès le premier désaccord on t’envoie balader, imagine la suite. Le service après-vente commence dès la première retouche.Prévois un plan B.
Même si tout semble bien se passer, garde une alternative sous le coude (prêt-à-porter, autre boutique…). Ça t’enlève la pression.
Dernière relance pour les lunettes et mi-bas !
Il y en a que 25 de chaque référence.
Aussi !
Si tu ne veux pas qu’on puisse voir tes poils aux pattes.
J’ai sorti avec Heritage 9.1 des paires de mi-bas solides.
Qui te dureront longtemps !
Il reste essentiellement du noir :)
Bonne fin de semaine,
Luca