Comment s'habiller quand il fait méga froid sa race ?
Yoyoyoooo,
C’est une newsletter qu’on me (re)demande pas mal alors je me suis dit qu’il serait bon d’en parler.
Il ne fait pas si froid que ça (si tu habites en France).
Perso, je suis même assez frustré qu’il fasse ce temps en plein hiver. C’est-à-dire moche, avec une moyenne de 10-12 degrés (on sait pourquoi mais c’est pas le débat).
De quoi avoir chaud en manteau pour rien lorsque tu cours pour attraper ton bus.
Paff (c’est le bruit de la température négative en pleine face).
En hiver j’adore partir dans des coins hyper froids, genre en à New York.
Une année, il a neigé fort (ressenti -20), du coup précautions obligent, j’avais cherché à lourdement m’équiper.
Et là, je me suis dit que forcément je ne dois pas être le seul à partir visiter des villes où il caille ou simplement, comme d’autres, qui partent à la montagne.
Du coup, que tu partes traîner tes bottes dans une ville nordique ou alors que tu hibernes au ski pour t’envoyer des raclettes avec du Pommard en jouant à Zelda, voici quelques conseils qui permettront à ton corps de ne plus glaglater (verbe imaginaire associé à “grelotter”) en hiver.
Le vrai.
Le dur.
Ça se passe en trois parties et, pour débuter, pour une fois, commençons par la plus improbable :
1. La première couche
Qui n’est que le commencement finalement.
Pour avoir vraiment chaud (je dis bien vraiment) tu as besoin d’une sous-couche très efficace.
J’entends par efficace, trois éléments indispensables.
La sous-couche doit être :
Isolante
Respirante (qui évacue la transpiration)
Confortable
S’il en manque un, laisse tomber.
Cela risque de te donner du fil à retordre et tu ne seras pas bien de la journée.
Voyons cela de plus près !
Isolante d’abord car, le corps produit de la chaleur. Et, cette chaleur, il faut pouvoir la conserver pour avoir bien chaud tout au long de la journée.
Le rôle de l’isolant est, tu l’auras compris, de capter la chaleur du corps et de la garder au fil des heures, afin que tu n’es pas froid même lorsque tu n’es pas en mouvement.
Respirante car si le corps produit de la chaleur, lorsqu’il en produit trop, bah tu transpires.
Si ton sous-vêtement retient alors cette humidité, elle sera exposée au froid et descendra en flèche la température de ton corps.
Résultat ? Tu vivras tel un glaçon en enfer.
Un bon sous-vêtement doit donc pouvoir garder ta peau au sec, même lorsque tu passes des 20 degrés du métro de Manhattan au froid polaire de la balade à Staten Island pour te choper une pizza à 2$.
Confortable parce que c’est quand même quelque chose que tu portes à même la peau. Surtout si tu fais du ski, des éléments qui paraissent anodins peuvent alors te gâcher bêtement le plaisir.
Indice : les coutures. Je vais t’en reparler juste après.
Donc, tu l’auras compris, les sous-vêtements dont je te parle ne sont pas des slips. Pas non plus des chaussettes, mais bien un haut à manches longues et une paire de collants.
Voici à quoi ça ressemble.
Tu trouveras ces ensembles chez Odlo.
J’ai donc couru, la nuit (il faisait -3), avec et sans pour bien comprendre la différence.
Rassure-toi, on ne te verra jamais comme ça dans la rue.
J’ai choisi cet ensemble chez Odlo, une marque norvégienne spécialiste des vêtements techniques de montagne.
Il respecte les 3 points cités plus haut : il évacue la transpiration, maintien au chaud, même confronté à des températures très basses et surtout, il n’y a pas de coutures.
Et ça, ça change la vie !
Avant, je portais un vieux collant Go Sport avec coutures. Tu sais, celui qui laisse des irritations vraiment désagréables au bout d’1h.
Veille à ce que le collant soit bien taille haute et que le tee-shirt tombe sur les hanches, afin que toute ta peau soit en contact avec le tissu. Un peu comme une seconde peau.
Un peu comme si tu étais Spider-Man.
Alors, par contre ne t’étonne pas en prenant ta taille habituelle que tu aies l’impression que la taille est équivalente au corps d’un enfant de 5 ans. Au début c’est un peu déstabilisant, mais dès que tu les passes, tu comprends vite pourquoi.
Concernant les matières, elles sont forcément synthétiques et, ici, ce n’est pas un gros mot.
Les 3 propriétés que tu vois ci-dessus ne peuvent être respectées avec des matières naturelles.
Odlo eux, utilisent beaucoup de matières recyclées. C’est pour cette raison que je les ai choisis.
Sinon, tu peux aller chez Décathlon si tu as un budget serré.
C’est toujours efficace.
Il est très efficace également, et il y a aussi une paire de collants assortis.
Je t’ai trouvé des équivalents pour le tee-shirt et pour les collants qui ont l’air pas mal.
Décathlon reviendra souvent dans cette newsletter.
En même temps c’est l’alternative facile qui ne déçoit jamais. Mais l'inconvénient, c’est comme les Stan Smith : ton voisin aura sûrement les mêmes !
2. Les couches intermédiaires
Après les vêtements de SpiderMan, revenons à des choses plus classiques, mais pas moins efficaces.
La couche intermédiaire se doit d’avoir une seule propriété : ne pas laisser entrer le froid !
Choisis-là non imperméable pour pouvoir évacuer l’humidité des sous-vêtements.
Tu peux choisir quelque chose de classique comme un bon gros pull en laine ou un col roulé en cachemire par exemple.
Pull Albam, le même que celui de Tintin.
J’ai toujours tendance à conseiller de la laine ou du cachemire car, matières naturelles particulièrement efficaces en hiver, elles sont respirantes et évacuent très bien l’humidité.
Donc ne te prends pas trop la tête ici, pas besoin d’aller acheter la dernière Patagonia Retro-X. Même si c’est très joli hein.
Tu peux très bien utiliser tes pulls habituels et ça t’évite d’avoir un style bizarre quand tu fais une pause chocolat chaud.
Sinon, tu peux te procurer une bonne surchemise en coton gratté ou en laine. Je prends les miennes en seconde main chez RRL, Dickies, Filson ou Carhartt. Increvables.
Toujours très belles chez Filson.
En ce qui concerne le bas, sachant qu’on part du principe que tu portes déjà un collant, tu peux aussi porter un peu tout ce que tu veux lors de tes balades en ville.
Que tu sois à Stockholm ou à la montagne, même combat.
Sauf si tu skies. Si tu skies, on met un pantalon de ski.
Pour la balade par temps sec, je te conseille les pantalons en velours côtelé. C’est vraiment agréable à porter et surtout ça retient bien la chaleur. Chez Gant, Octobre Editions ou encore chez Monoprix.
Sinon sur Vinted ou le Bon Coin, tu y trouveras des tailles hautes et à pinces. Il y en a plein ! Plein plein !
Celui-ci vient de chez Lanieri
Sinon, un jean bien lourd fera l’affaire.
Tu en trouveras chez Levi’s en Shrink-to-Fit, c’est-à-dire non prélavé. En gros il perd deux tailles au premier lavage (tu le trouveras sous le nom de 501/505 XX). La toile est plus lourde que sur les autres modèles. Sinon, en neuf, ici.
Tu peux aussi en trouver chez Pike Brothers en 15 oz, ce qui est très lourd !
3. La couche extérieure
Ma préférée.
Celle qu’on voit en premier.
Celle qui protège directement des éléments.
Celle qui fait “poufffff” quand tu t’assois.
Les propriétés essentielles pour ce type de vêtement sont : protéger du vent, de la neige et de la pluie (et bien entendu du froid).
On peut dire ce qu’on veut, mais les manteaux habillés en laine ont leurs limites.
Même si parfois on peut s’enrouler dans de belles matières et être élégant, il y a des moments où on ne peut simplement pas le faire.
Sous une tempête de neige par exemple.
Donc, je te conseillerais une seule pièce pour le grand froid : la parka.
Toujours utile en cas de crash en pleine montagne. Ça arrive à tout le monde.
Bon là, il ne faut pas t’étonner si les prix s’envolent.
Il est vraiment difficile de produire une parka vraiment efficace à bas prix. Ces parkas ont un coût matière élevé et le savoir-faire y est minutieux (quand elles protègent vraiment bien du froid).
Les matières premières comme la plume ou les membranes isolantes coûtent un certain prix lorsqu'ils sont de bonne qualité.
Ajoute à cela les confections travaillées afin que l’air ou l’eau ne passent pas, comme les coutures étanches et là paf, les prix s’envolent.
On ne se rend pas compte, nous, jeunes cadres dynamiques de région parisienne (j’adore les généralités énervantes comme celle-ci. Pardonne-moi. Je t’aime).
Personnellement, je pensais que j’allais affronter un -10 degrés avec ça :
Achetée 60 euros sur Vinted, je peux te dire que j’ai eu l’occasion de la porter sous -6 degrés une nuit.
Je n’ai pas tenu 1h de marche dehors. Le froid s’invitait par de petites parties comme les poches, ou les coutures du col ou du zip.
Ce n’était pas franchement agréable.
Et lorsque la pluie est arrivée, j’étais sec jusqu’à ce qu’elle passe à travers de la toile et trempe le duvet. J’étais une éponge géante au beau milieu d’une forêt la nuit (oui je fais des choses bizarres okay).
Je vais donc garder cette parka pour une météo plus clémente.
Après cet échec, je me suis dirigé vers Nobis : une marque canadienne qui a l’habitude de combattre le grand froid.
J’ai choisi le modèle héritage qui est court (je n’aime pas les parkas longues). Très pratique pour la ville donc, surtout pour courir après la vie.
J’ai choisi le modèle héritage qui est court (je n’aime pas les parkas longues). Très pratique pour la ville donc, surtout pour courir après la vie.
Blague à part, elle est équipée d’une membrane Sympatex (un fabricant de matières techniques hautes performances) pour garder la chaleur tout en évacuant l’humidité et surtout, sans laisser entrer la moiteur extérieure. Une prouesse technique que peu de marques réalisent aujourd’hui.
Donc, pour résumer, ça rend la parka imperméable, respirante et surtout lavable en machine car très solide (et ça, c’est cool).
Elle est garnie de plumes de canard, le top pour être maintenu bien au chaud lorsqu'on est pris dans des bourrasques de vent et jusqu’à -20 degrés. Du coup, elle fonctionne aussi bien si tu pars voir les aurores boréales en Islande que lors d’une session hors pistes (fais attention quand même).
Salvateur ces mitaines intégrées, surtout à trottinette. Me juge pas.
Elle coûte un peu moins de 1000 euros, mais au moins avec ça, tu es certain de pouvoir braver les intempéries quoiqu’il arrive et tu peux être sûr que tu la laisseras en héritage. J’aime jouer avec les mots. C’est mon dada.
Sinon, il y a toujours les parkas chez Décathlon.
Bon, on n’y est pas tout à fait en termes de design, mais franchement elles sont super efficaces pour le prix. J’ai été bluffé.
Voilà, logiquement avec ces 3 couches de vêtements, tu devrais avoir de quoi te protéger contre le froid et de la neige tranquillement.
Mais attends, ce n’est pas terminé, il reste encore quelques vêtements et accessoires à ne pas oublier.
4. Les extrémités
Tu le sais sûrement déjà mais les extrémités du corps (les pieds, les mains, la tête) sont des parties à protéger impérativement.
Pourquoi ?
Simplement, car c'est par les extrémités qu’entre le froid en premier pour ensuite se propager.
C’est également par ces parties que la température du corps est la mieux régulée. Notamment le crâne qui évacue 30% de notre chaleur corporelle globale. Eh oui Jamy !
Donc, tant qu’on en parle.
La tête
Ne te prends pas trop la tête (jeu de mots très riche) là-dessus.
Si tu as une parka avec une capuche, tu n’as pas besoin de prendre quelque chose d’étanche pour ta tête. Je te le déconseille d’ailleurs, car c’est vite insupportable en termes de maintien de l’humidité.
Un bonnet en laine mérinos (tu en as de dispo ici encore, ils sont incroyables tu le sais)
Je les porte au-dessus des oreilles quand il fait moins froid, et les déploie lorsqu’il fait froid.
Sinon tu as une autre option amusante, chez Barts. C’est vachement efficace pour les oreilles et ça change un peu du traditionnel bonnet.
Les mains
Pour New York, je vais partir avec deux paires de gants.
La première c’est celle-ci, de chez Häglof, en jaune. Elle est spécialement conçue pour les tempêtes de neige et le grand froid. Les moufles remontent bien haut pour passer sous les manches de la parka, hyper cocoon.
Il existe aussi des chaussons pour aller avec. Pour ceux qui font de la randonnée, c’est hyper confortable. Et c‘est plutôt sympathique comme objet je trouve.
Mais l'inconvénient des moufles quand on est en voyage, c’est qu’on ne peut pas faire de photos.
Enfin, de manière générale, tu es un peu bloqué avec une paire de moufles lorsque tu te promènes en ville. Pour le ski ou pour les grandes balades c’est vraiment top mais hormis ça, tu es un peu obligé d’avoir une seconde option. Jouer du piano est une activité qui n'est pas réservée aux porteurs de moufles. La liste est longue.
J’ai trouvé, encore une fois chez le roi Décathlon, une paire de mitaines destinées la chasse et résistante à des températures très basses, de type -20 degrés.
Pratiques pour buter des canards finalement (ne le fais pas, j'adore les canards).
Je pourrai donc prendre des photos et me recouvrir les mains lorsqu’il fait froid. Mais l’isolation n’est pas aussi efficace qu’avec les moufles entièrement fermées c’est sûr.
Petite parenthèse, en plus du rayon randonnée, le rayon chasse chez Décathlon est une mine d’or. Tu pourras y trouver des pantalons techniques, mais aussi des tours de cou de folie.
Et tu pourras te cacher derrière des plantes, comme Orelsan.
Pour en revenir aux mains, je ne conseille pas de gants en cuir.
Ils maintiennent le froid, ce n’est pas très efficace lorsqu’il fait vraiment très froid. Mais si tu y tiens, préfère les gants doublés en soie et non en laine ou en cachemire.
La soie retient beaucoup mieux la chaleur et ne rend pas les mains moites.
Bref, il ne nous reste plus qu’un point et on y est :
Les pieds
Hyper importants, les pieds.
Et je parle à la fois des chaussettes, comme des chaussures.
Personnellement, j’ai choisi des chaussettes chez Décathlon. Mais tu peux aussi en trouver chez Tepex, ou encore chez Woolpower (chez Le Vieux Campeur. Je te conseille la version 400 plutôt que la 600. Très (trop) chaude).
Comme au ski, en ville je ne porte pas de chaussettes “classiques” à mi-mollet, car je les retrouve toujours sur mes chevilles au bout d’une heure. Je préfère qu’elles remontent haut (sous le genou, ambiance mi-bas) pour ne pas qu’elles bougent.
Dans tous les cas, choisis-les en laine majoritairement (il y a souvent des matières synthétiques pour la résistance de la chaussette). C’est le même principe que la deuxième couche ici.
Quant aux chaussures, il existe une marque spécialiste dans l'équipement lié à la neige (et qui fait de beaux modèles) qui s’appelle Sorel.
Que tu dois sûrement connaître. Personnellement, je voulais une paire avec laquelle je pourrais marcher des heures sans en ressentir quelconque inconfort.
Je considère les Sorel comme de bons après-ski mais pas vraiment comme des chaussures de marche.
Pour combiner les deux, je me suis procuré une paire de Millet HighRoute, spécialement conçue pour la marche dans des conditions climatiques extrêmes.
Tu peux marcher sur des glaciers au calme avec ça.
On n’est pas sur le plus beau des designs mais je préfère prendre soin de mes pieds plutôt que de galérer pendant 10 jours.
La semelle est une Vibram (spécialiste de la semelle de montagne), complètement étanche, et le revêtement en suède est traité contre l’eau.
Ah oui, j’oubliais, elle est équipée d’une membrane Gore-Tex, qui protège la chaussure du froid et de l’humidité.
La folie.
D’ailleurs, Millet est une marque remplie d’histoire, elle était la première à inventer le sac à dos à armatures qui a permis d’équiper les premières expéditions françaises vers l’Himalaya.
Si tu veux une newsletter ou une vidéo sur l’histoire de la marque (il y a plein de trucs à dire, vraiment) tu peux juste me répondre “oui” à ce mail !
J’espère avoir pu éclairer ta lanterne sur comment garder son corps au chaud, même si le mieux c’est de rester dans son lit en slip, on ne va pas se mentir.
Prends soin de toi, près du feu.
Des bisous,
Luca